Je ne faisais plus attention à ce qui m'entourait. J'étais définitivement perdu dans mes sombres pensées. Même le doux et régulier bruit du vent tapant contre les fenêtres ne m'atteignait plus. J'étais là, figé au dessus des escaliers, face à ce tableau. Perdu en moi, seul. Quand tout à coup je fus percuté de plein fouet, et je me retrouvais assis sur une marche sans trop savoir ce qui m'était arrivé. Seul point positif, j'étais à nouveau pleinement conscient du monde qui m'entourait alors.

Me relevant tant bien que mal, je secouai ma tête et frottai le bas de mon dos. En effet, s'éclater au sens propre du terme contre une marche d'escalier ne faisait jamais vraiment de bien. Et je maudissais la personne ou la créature qui avait bien pu m'envoyer valdinguer pareillement. Et ma mauvaise humeur de la journée n’avançait rien de bon. Je me retournais sur moi même, cherchant la cause de cet incident. Quand mes yeux tombèrent sur une petite blonde étalée près de moi. Je soupirais un bon coup, histoire de calmer mes ardeurs meurtrières. Après tout, ça restait une jeune fille, et d'éducation, j'étais quelqu'un de galant. Ou j'essayais de l'être tout au plus.

Gentiment donc, je m'approchai de le blonde et m'accroupit à ses côtés. Elle avait de longs cheveux blonds tombant en cascade sur son dos. Même à terre, elle n'avait pas l'air bien plus grande que moi, tout au contraire même. Elle avait une taille élancée. Et c'est les deux seules choses que je pus apercevoir d'elle, étant donné que son visage était face contre terre. Je toussotais quelque peu, afin de lui faire comprendre que j'étais toujours là.

- Euh, tu vas bien ? Pas trop de casse ?

Et mue par une force quelconque, je m'assis à ses côtés. Attendant qu'elle se relève et qu'elle me dise que tout aille bien. Oui, parce qu'entendre que les autres n'allaient pas bien, n'était jamais vraiment intéressant. Oui, dans le sens que la nature humaine était tout, sauf enclin à parler et accepter le malheur des autres. L'Homme, par excellence, était égoïste et égocentrique. C'est pour ça, qu'à l'habituelle question "ça va ?", nous répondions toujours "oui" et que la personne face à vous, n'en attendait pas moins, n'écoutant que d'une oreille discrète votre réponse. Très complexe l'être humain, n'est-ce pas ?! Et cela, que ce soit moldu ou sorcier.

Je jetais un dernier regard sur le tableau à mes côtés. Même si nous faisons tout pour rester accrocher à nos rêves les plus fous, tout ne restait qu'imaginaire. Nous ne pouvions vivre à l'intérieur et oublier ce qui nous entourait. Il fallait chercher l'évidence, facile ou pas à trouver. Si je voulais que tout s'arrange, je ne devais pas rester les bras ballant à attendre que tout ce fasse autour de moi. Je devais mettre la main à la pâte, et entrer, moi aussi, dans la résistance...