Et voilà. Une semaine que j’étais arrivée à Poudlard. Une semaine que j’apprenais la magie. Moi qui croyais que j’allais me la couler douce étant donné que je connaissais les rudiments de la sorcellerie, je m’étais fourrée le doigt beaucoup trop loin dans l’œil. J’étais bien loin du compte. Et beaucoup de première année en savaient plus large que ma petite personne sur la Magie avec un grand M. On pouvait même dire que dans la plupart des cours, j’étais larguée, dans tous les sens du terme. Excepté en cours de Vol. Le seul vrai endroit où je me sentais vraiment à mon aise. Où je n’avais pas peur de me ridiculiser ou quoique ce soit d’autres. Mais malgré tout, je gardais le sourire. Je n’étais pas une Blueberry pour rien. Même dans les moments forts je restais joyeuse.
Une semaine que je courais dans les couloirs sans n’avoir pu me faire un ami, que ce soit au masculin ou féminin. Juste de vague connaissance comme ceux de ma maison ou lors des cours. Mais je n’avais encore jamais eu de fous rires, de confidences. Et Merlin sait à quel point l’école moldue me manquait pour cela. Car au plus je restais seule, plus mes sautes d’humeurs devenaient fréquents. Et je pouvais être une vraie teigne alors.
Nous étions samedi soir. Et je n’avais en aucun cas envie d’aller m’enfermer dans les cachots où la seule lumière présente venait du feu qui soufflait dans l’âtre. Je ne voulais pas non plus retourner là où d’autres élèves se tenaient. Comme la bibliothèque ou même les bains. Depuis la rentrée, tout le monde se regardaient en chien de faïence. Ma mère ne m’avait-elle pas dit que la joie et la bonne humeur se complétaient, ici à Poudlard ? Elle s’était largement trompée.
Seuls les Sang Purs, si j’avais pu bien comprendre n’avaient aucune leur de peur dans leur regard. Le soir tombé, les gens se terraient les uns aux autres dans les couloirs, courant le plus vite possible afin d’arriver tôt et ensemble dans leur dortoirs respectifs. La terreur se mêlait aux voix écorchées. Plus personne ne se faisait confiance, tout le monde se mettaient à douter de leur camarades. L’entende n’était plus le mot qui définissait vraiment Poudlard. Depuis quand tout avait tourné au cauchemar ? On n’était plus en sécurité nulle part. Et dans la dernière lettre de ma mère, elle me disait avoir cru qu’à l’école de magie, ce problème n’était pas encore entré. Il y avait donc bien quelque chose qui clochait. Une peur redoutable, un revenant qui mettait le monde sorcier en péril. Une chose qui mettait en danger la vie des plus jeunes. Ou même des grands.
En ce soir d’été, la nuit était lourde. Un orage se préparait. Les couloirs du premier étaient déserts. Aucuns bruits ne se faisaient entendre. Et je cherchais désespérément un endroit calme, mais en même temps sécurisant. Et ce n’était pas dans le couloir des cours les plus ennuyants que j’allais trouver mon bonheur. Je descendis donc d’un étage, me retrouvant dans le Grand Hall. Les portes d’entrées me faisaient face, m’appelant à les franchir. Une force inhumaine me tirait vers elle. Je m’approchai des fenêtres donnant sur le parc. Celui-ci était sombre. Des ombres étranges le traversaient, se dirigeant toutes vers la forêt interdite. Quand tout d’un coup un énorme éclair suivit directement d’un coup de tonnerre fit son apparition. Je sursautais et reculais précipitamment. Mon cœur battait la chamade, je ne m’y étais pas attendue. Je regardais vivement autour de moi, pour trouver sur ma droite une porte close. Je m’y approchais, regardant toujours autour de moi, de peur de voir surgir quelque chose… d’anormale.
La porte était fermée à clef. Ne voulant pas attendre une tierce personne, je pris une baguette et lançai un petit Alohomora, que j’avais appris cette semaine. Oh grand miracle, la porte s’ouvrit sans difficulté apparente. A l’intérieur, il faisait aussi noir que dans un trou de fourmis. Alors que la dernière raie de lumière s’envola quand la porte se referma d’un coup sec, m’enfermant dans le noir complet. C’est alors que la pièce s’éclaira lentement, commençant par l’endroit où je me tenais immobile. Quand tout fut illuminé, je découvris un espace fabuleux. Mes yeux n’en finissaient plus de s’agrandir. Toujours plus surprise.
Dans la salle étaient installés des dizaines de petites fontaines entourées de sortes de banc en cristal. On entendait faiblement le clapotis de l’eau venant s’échouer sur le fond du récipient. Des lustres de spaths étaient accrochés au plafond et miroitaient sous la lumière que produisaient les bougies accrochées à eux. Le sol était fait de dalles blanches, lisses mais qui ne glissaient pas. Je m’aventurais dans la salle, tournant toujours plus sur moi-même. Aux hautes fenêtres, on voyait apparaître la pleine lune qui lançait son image dans les différentes fontaines. De petits canapés ainsi que des tables s’étendaient le long des murs gris pâles. C’était magique, féerique. Une douce musique se fit entendre, et je compris que j’avais atterri dans la salle de balle de l’école. Mon imagination parti toute seule, et je m’imaginai aux bras de preux chevaliers à danser sur des musiques plus belles que natures. Je virevoltais, oubliant tous mes problèmes.
Après tout, on découvrait chaque jour de nouvelles merveilles. La vie est faite de surprise, et avec un peu de volonté, on peut tout surmonter…
Mar 19 Juil - 13:00