Je le regardais d’un air rempli de malice. Serait-il à la hauteur de ces temps anciens ? Quand vous le regardiez fixement, vous vous rendiez compte qu’il n’avait pas vraiment changé. Bien sûr, il avait grandi et avait pris la carrure d’un homme, mais en lui, il restait le petit gamin sur de lui, qui voulait à tout pris faire des farces. Il n’avait donc pas tant changé. Restant le même Zakaël que quand nous étions gosses. C’était sympa, et par les temps qui couraient, réconfortant. On restait seuls maîtres à bord des garnements bien emmerdant. Je souris doucement.

- Allons, réfléchissons... Que pouvons-nous vous faire faire ce soir ?

A toi de voir. Mais je ne doutais pas qu’il choisirait parfaitement bien. Après tout, même si l’on était tout aussi espiègle l’un que l’autre, il arrivait toujours à trouver une meilleure action que moi. Nous ne prenions jamais vérité. C’était pitoyable. Seul fait pour les amoureux transis qui voulaient se déclarer. La bonne blague. Ou mieux, pas pour moi, loin de là. Notre professeur de Vol mis ces mains en poche, et son regard dériva. Où lui seul savait. Même si je me doutais qu’il se rappelait, tout comme moi, nos souvenirs d’enfance. Où seule l’innocence comptait. Et bien sûr, de faire les pires blagues qu’il soit à notre cher concierge qui n’en pouvait plus. Il nous aurait même transformés en crapaud baveux qu’il en avait eu l’autorisation.

- Miss Holly, vous m'excuserez si je suis un peu rouillé, mais mon esprit joueur reviendra sûrement tout au long de notre jeu. Néanmoins, je vous ai trouvé une action, même si elle n'est peut-être pas très... comment dire... pas très difficile à réaliser, j'espère qu'elle vous conviendra pour commencer.

Je n’en doutais en aucun cas. S’il y avait un livre de record dans ce genre de jeu, nous serions couronnés roi et reine. Il prit alors sa baguette, et décrivit un geste dans l’air moite de la soirée. Une bouteille de Whisky pur feu fit son apparition. Ainsi qu’un petit verre de shoot. Ah ? On ne pouvait pas dire que je n’aimais pas, loin de là même. Mais… j’étais une vraie quiche en se qui consistait de tenir l’alcool. Enfin.

- Miss Holly, vous avez 20 secondes pour boire 10 shoots de Whisky pur feu. J'espère que vous pourrez encore faire face à cette longue nuit qui s'annonce.

Comme si je m’en serais doutée. Je regardai d’un air critique ces dix petits verres tout frais.

- Enclenche le chrono gueule d’ange.

Et j’en pris deux. Un dans chaque main. Les deux premiers passèrent relativement vite, et bien. Les deux suivants, passèrent aussi. J’en étais à quatre. Il restait douze secondes. Je maitrisais le truc. Et puis je ne m’annoncerai pas si vite battue. Et puis quoi encore.
Le cinquième et le sixième suivirent, avec un peu plus de difficulté. Je léchais le résidu qui glissa le long de ma lèvre inférieure. Je ne sentais plus ma gorge. Elle était en feu. Mais dieu, que c’était bon. Il me restait six secondes. En deux temps trois mouvements, les quatre derniers se vidèrent dans mon gosier. Gagné. Comme toujours. Oui, sauf que ma classe tournait. Et mon bureau. Et Mister Whyte avait une tête à faire mourir de rire une fourmi guerrière. Qui a dit que je ne tenais pas l’alcool ? Je ris toute seule. Je m’étais assise pour répondre à son défi. Maintenant, je me levais, titubant sous les dix verres qui m’avaient été donnés d’ingurgiter. J’étais bien. La tête ne me tournait plus. Je ne ressentais même plus rien. Je ris de nouveau. M’approchant un peu plus encore du directeur de Serdaigle.

J’avais chaud maintenant. M’asseyant sur le banc qui se trouvait juste en face de lui, je retirais mon pull. Méchant pull qui ne voulait pas laisser passer mon poignet. Je me mis à rire encore une fois. Le rire ne me laissait plus aucun repos, coulant en moi comme l’avait fait le Whisky une seconde plus tôt. J’étais en t-shirt. C’était moi au l’air se faisait de moins en moins doux ? Sans doute à cause du Whisky.

- Méchant !

Je souris à Zakaël, il avait une tête de poisson fris. Enfin non, mais oui. Je n’étais pas dans mon état normal. Mais comme j’aimais ça. Ne plus se sentir. Oublier tout, jusqu’au tréfonds du monde. Ne plus voir que le moment présent. Sentir les douces caresses de l’alcool parcourir à rythme régulier vos veines, le monde dansant autour de vous, chantant vos humeurs. Etant professeur je ne pouvais plus boire comme avant. Je n’étais pas alcoolique, oh non ! J’aimais juste la sensation de la boisson dans mon corps.

Décidemment, le temps se jouait de moi. Ayant toujours chaud, j’enlevais mon t-shirt. J’étais en soutien gorge. Où était le mal ? Je n’étais pas pudique. Et puis j’étais pompette. Je connaissais Zak. Enfin, un peu. Et puis voilà, je faisais ce que je voulais. Je m’approchai de nouveau du beau professeur.

- A toi. A toi de faire une action maintenant. Je me retins un moment à lui, mes pieds ayant failli se dérober sous moi. Tu dois… tu dois…

Oui bon, les effets de cette belle boisson ne rendaient pas les choses simples. Il fallait que je trouve quelque chose de bien. Tout en restant dans les règles de l’art.