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 Lorsqu'un jus de Citrouille périmé rencontre un Hypogriffe constipé... (PV Zakaël)

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Emma Huntington
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Emma Huntington

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MessageSujet: Lorsqu'un jus de Citrouille périmé rencontre un Hypogriffe constipé... (PV Zakaël)   Lorsqu'un jus de Citrouille périmé rencontre un Hypogriffe constipé... (PV Zakaël) Icon_minitimeLun 6 Déc - 22:05



Je suis rarement en colère. Je suis d'une nature paisible et amicale, et je préfère éviter les conflits plutôt que de me ramasser à la petite cuillère par
après. Attention, ne confondez surtout pas. Je ne suis pas directrice de Gryffondor pour rien, bien entendu. Je n'ai jamais eu peur de me mêler à la masse pour assomer quelques gnomes stupides, et on m'avait spécialement mander à Poudlard pour jeter un oeil aux élèves, et vérifier qu'aucuns sorciers ivres de pouvoirs ne tentaient de s'en prendre à nos petites têtes blondes. Ceci prouve cela. Mais, si j'étais d'une nature combative, je n'étais pas pour autant à l'aise avec les prises de têtes, encore moins lorsque j'en étais la pauvre et innocente victime...
Comme aujourd'hui.
Vous savez, quand je m'emporte, j'ai toujours une partie de moi qui se sent coupable, et un peu honteuse, comme si vraiment, je m'énervais pour rien, et que je ne faisais qu'un caprice de jeune gamine incapable de prendre sur elle. Bon, il y a sûrement une part de cela dans tous nos petits énervements. Quant la chassure que l'on cherchait depuis des heures étaient en réalité dans le seul endroit qu'on avait ommit de vérifier, c'est à dire, notre main, et que l'on se met à maudire la terre entière, et pourquoi pas, les autres galaxies, on ne peut pas réellement appeler ça une grosse colère. Mais aujourd'hui, vraiment, je sentais que ça allait dépasser le petit stade du grognement.

Nom d'un Jus de Citrouille périmé, j'étais Professeur à l'école la plus renommée d'Europe, à Poudlard. J'étais directrice de la maison des courageux, des braves qui avaient à de nombreuses reprises montrés leurs loyautés à travers les temps obscures. J'étais fière de mon cheminement, fière d'être arrivée jusqu'ici. J'étais jeune, certes, mais les autres professeurs l'étaient aussi, et même si je n'étais arrivée que cette année, j'estimais qu'en tant que professeur, j'avais droit à un minimum de respect. Je n'étais pas n'importe quelle gourde tout droit sortie de sa campagne, et encore moins une novice en matière de potion. J'avais été reconnue par de nombreuses organisations et avais découverts de nombreux effets secondaires à certaines potions. Non, je n'étais pas n'importe qui. Alors, pourquoi avais-je l'air d'essayer de m'en persuader ?

J'avais mis du temps à accepter la proposition de Poudlard. Je savais que je serais logée, nourrie, et surtout, cela me permettait de faire connaissance avec de brillants sorciers de notre temps. Et même s'il m'avait toujours paru étrange que jamais je n'avais rencontré la directrice des ces hauts lieux, ni même pu échanger quelques mots en sa compagnie, je me pensais assez forte pour m'intégrer. Mais, par la barbe pouilleuse de Merlin (RIP), comment voudriez-vous que je ne fasse pas de crise existencielle quand on me traite de la sorte ?
Bon, je vois que vous êtes totalement perdus, et que vos immenses yeux inquiets me questionnent. Qu'est-ce qui avait bien pus rendre votre professeur de Potion dans un tel état ?

Il fallait pour le savoir remonter bien tôt dans la journée. En réalité, tout avait commencé à mon réveil. Comme d'habitude, la tête plus bouchée que les toilettes de Mimi Geignarde, je m'étais levée, titubante et totalement décoiffée, pour tenter de me rendre apparence humaine. Faudrait pas trop faire peur aux élèves. Une fois ma toilette accomplie, mon ventre commença bien évidemment à faire des siennes, protestant violement contre cette longue nuit sans nourriture. J'ouvris ma porte, d'une main énergique et plutôt enthousiaste pour cette début de matinée.
Et là, le drame.
Placardé sur ma porte comme un vulgaire papier toilette égaré, un morceau de parchemin attendait que mes yeux se posent courageusement sur lui. Ce parchemin à l'allure pourtant innocente, m'intimait très sérieusement de bien vouloir aller nettoyer les gradins du Terrain de Quiddicth, le concierge étant momentanément atteint d'une maladie extrêmement handicapante, qui le recouvrait de boutons purulants, lui faisant perdre trois neurones par secondes, un match se préparant, on avait pas trouvé d'autres solutions que de me demander à moi d'assumer cette tâche ô combien importante.
Au début je crus à une blague de mauvais goût. Mais après une inspection appliquée, je dus reconnaître que si c'était un faux, l'entête de la feuille aux emblêmes de Poudlard était quand même très imité.
Durant toute la journée, je fus excécrable. Mes élèves eurent droit à double dose de devoirs, et je fis deux test surprises. Pas bien n'est-ce pas ? Non, je sais.
Mais j'avais du mal à comprendre. De toute la liste de professeur, il avait fallu que moi, je sois choisie pour cette besogne dégradente et passablement inutile.
Ravalant ma fierté, j'avais décidé de relever mes manches, et de jouer le jeu. Je n'allais pas m'abaisser à en plus aller me plaindre.

Et puis, vous voulez entendre une bonne nouvelle après ce déversement de doléances ? Il avait arrêté de pleuvoir. Très très bonne chose, puisque les gradins étaient en partie découverts.
Je grimpai les marches, maudissant encore le jour où j'avais mis le spieds dans ce château que j'avais pourtant appris à aimer.

Un sac en toile dans une main, et ma baguette dans l'autre pour faire voltiger les détritus jusqu'à moi, je parcourais maintenant bel et bien les gradins, seule face au vent et à l'altitude renversante. J'avais toujours eu un peu le vertige, mais les gradins étaient vraiment, vraiment très hauts. J'inspirai profondément pour me calmer, et continuai d'avancer.
Malheureusement, mon pied se pris dans mon sac, qui pourtant n'était pas si long. Je trébuchai, pivotai, battai désespérément des mains, avant d'enfin me stabiliser.


  • Mais nom d'un Hyppogriffe constipé, c'est quand même un comble de faire nettoyer les gradins à une prof de Potion, c'est dingue ! Et quoi, le professeur de vol, il est trop beau pour ramasser les détritus, c'est ça ? Franchement...


Je vociférais, oui, vous pouvez le dire. Sauf que voilà. Je perdis à nouveau l'équilibre. Et si personne ne me retenais, celle-ci risquait d'être plutôt du genre... définitive.


Dernière édition par Emma Huntington le Lun 10 Jan - 19:45, édité 1 fois
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Zakaël Whyte
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MessageSujet: Re: Lorsqu'un jus de Citrouille périmé rencontre un Hypogriffe constipé... (PV Zakaël)   Lorsqu'un jus de Citrouille périmé rencontre un Hypogriffe constipé... (PV Zakaël) Icon_minitimeMar 7 Déc - 0:31

La journée avait idéale. Elle avait bien commencé, et j'avais espéré qu'elle se finisse aussi bien.
Je m'étais levé du bon pied ce matin-là, chose peu habituelle. Et la tête pleine de bonnes initiatives, j'avais été mangé, puis avais débuté mes premiers cours de la journée. Les élèves avaient été fort surpris de ma bonne humeur, mais pas plus que moi! Ca fait du bien de se sentir aussi bien de temps en temps. Je vous l'assure, essayez, vous verrez.
J'avais enfourné mon balai avec grand plaisir, et j'avais volé entre les lignes du vents, allant plus vite chaque seconde, oubliant presque mes élèves, cloués à 1m du sol. Je me serais bien enfui très loin sur mon Etincelle d'or, mais voilà, j'avais le devoir de former des ignares au vol, et très peu tenaient déjà en équilibre. Je ne pouvais donc les laisser à leur propre sort. Et puis, j'avais prêté serment. D'apprendre aux élèves dans les règles de l'art, l'art du vol sur balai. J'y excellais, je ne pouvais que transmettre ma connaissance aux plus jeunes. J'étais moi-même passé par là.

Les premières sensations sont toujours les plus fortes, celles qu'on oublie jamais. Et mon premier vol sur un vieux balai-brosse avait été fabuleux. Je ne m'étais pas élevé à un mètre du sol que déjà je savais que plus jamais je ne marcherais comme avant. C'était indescriptible, juste magnifique. En deuxième année, j'avais tout de suite intégré l'équipe de Quidditch de Serdaigle d'abord en tant que poursuiveur, et puis une fois que notre attrapeur, en dernière année en ce temps-là, quitta Poudlard, on m'assigna immédiatement son poste. Attrapeur. Le rêve de tout enfant, je l'avais fait, et j'en étais plus que fier. Quand j'eus 13ans, mon père m'inscrivis dans un club de Quidditch en National Espoir, et avec mon équipe, j'avais raflé toutes les coupes et récompenses possibles. Dès lors, je sus que le reste de ma vie se passerait en majorité dans les airs. Mes sept années à Poudlard ne furent pas que bonheurs, mais le vol me permettait de m'évader chaque fois que j'en avais besoin. Il suffisait d'avoir un balai, et de l'espace, et tous vos problèmes s'envolent, avec vous, mais suivent un chemin différent.
Lorsque enfin je quittai Poudlard, je ne savais que faire, alors je consacrai une année à jouer dans mon club d'Espoir. Et enfin, le jour de mes 18ans, un lettre me proposa d'intégrer l'équipe nationale. L'équipe Nationale.... Ca avait été le plus bel anniversaire que j'aie jamais eu. Les 4 années qui suivirent ne furent que gloire et triomphes, et l'Angleterre ne perdit que de rares match. Mais voilà, vient un moment où on commence à se lasser de nos acquis. Et c'est ce qui m'arriva. Après 4ans de purs bonheurs, j'en voulais plus encore. Mais que vouloir de plus qu'un poste d'attrapeur au sein de l'équipe nationale? Je savais exactement ce que je voulais: Transmettre ce que je savais faire. Et oui, moi, jeune homme à l'avenir brillant d'étincelles, je voulais tout laisser tomber pour aller transmettre aux novices mes connaissances. Mon père m'avait alors défini comme "vieilli de 50ans". Mais il n'en était rien, c'était mon plus grand désir du moment, tout simplement. Je voulais entraîner toute une équipe à la victoire. Je voulais l'équipe nationale Espoir. Mais le poste d'entraineur me fut refusé, en raison de mon jeune âge. "Reviens dans dix ans" m'avait-on dit. Mais dans dix ans, en aurais-je encore envie? Alors je cherchai équipe après équipe, traquant chaque poste d'entraîneur, peut-être, me disais-je, me trouveront-ils enfin assez expérimenté pour enseigner... Que nenni! La même réponse revenait sans cesse: "Trop jeune". Cela me faisait enrager! Les gens ne se basaient que sur des préjugés. Un jeune homme pouvait avoir plus d'expérience qu'un vieil homme! non?
Et puis la solution vint de mon père lui-même. "Postule à Poudlard". Mais oui! Après tout, je n'avais plus rien à perdre. J'avais postulé, et puis attendu. Attendu presque un an, lorsque enfin, la réponse me parvint de l'actuelle Directrice de Poudlard. Oui. C'était un Oui. Enseigner! Un autre de mes rêves s'était réalisé. Jusqu'ici, la vie m'avait toujours souris, et je remerciais chaque jour le ciel, d'être lui, et de me laisser voler à travers ses vents sans encombres.

Et voilà, j'étais là, à presque 24ans, à enseigner le vol à Poudlard. Professeur de vol à Poudlard. Que pouvais-je dire d'autre que Waouuh?! Waouh! Enseigner, c'était fantastique. Ce que je préférais, c'était voir ceux qui n'arrivaient pas à tenir sur un balai...Comment faisaient-ils? Hahaha, rien que l'idée me tira un sourire. J'étais né un balai dans les mains, alors je ne pouvais pas comprendre l'incapacité des autres à voler. Il est vrai que je suis désormais prof, et par conséquent, je ne devrais pas rire de mes élèves nuls. Mais je ne peux pas m'empêcher, rire d'eux est mon petit plaisir! Avouez que les nuls vous font rire, pas vrai? He ben, où était le problème, j'avais 24ans, j'étais encore jeune. J'avais tout à fait le droit de rire! Et je dois l'avouer, je ne m'en cachais guère...jamais.

Ma journée de cours étant finie, j'avais décidé d'aller prendre un peu l'air. Comme à mon habitude, j'allai m'installer dans les gradins pour profiter de la vue à la fin de la journée. La sensation de se sentir seul sur le terrain de Quidditch, au milieu de nulle part était extraordinaire. J'aimais profiter de ce genre de petits plaisirs futiles. Il remplissaient ma vie d'un bonheur sans vides. J'aimais être seul, il fallait l'avouer.

Raté...
Je la vis soudain. Elle gravit les marches des gradins 2 à 2, d'une marche rageuse. Grande et brune, elle avait la taille élancée et était d'une beauté assez peu commune. Elle était drôle quand même! Elle avait l'air belle et tout le tralala qui va avec, mais je savais que au fond, elle était sûrement une personne un peu idiote et naïve. Non? Hahahaha, elle me faisait énormément rire, avec son sac de toile et sa bouille en colère. Assignée à la tâche du concierge! J'y avais échappé par quelques-unes de mes ruses, et elle, pas. Pauvre Léo, il avait quand même attrapé une sale maladie, un sale truc, dégoûtant! Je ne voulais même pas voir à quoi il ressemblait!
Elle par contre, comment déjà? Ah oui, Emma Huntington! Mlle Huntington, attention. Elle exigeait qu'on ne l'appelle pas Madame, pourquoi? Parce qu'elle voulait montrer à quel point elle était jeune et libre? pff... Voilà encore une raison pour que je me rie d'elle... Je la distinguais nettement, bougonnant et rechignant à ramasser les crasses des gradins, tandis que, elle, ne semblait même pas m'avoir remarqué. Soudain, elle se prit les pieds dans son pauvre sac de toile, tituba et joua à l'équilibriste durant un long moment où je dus m'empêcher de force de rire. Enfin, lorsqu'elle se stabilisa, ce fut pour jurer de toute son âme.

- Mais nom d'un Hyppogriffe constipé, c'est quand même un comble de faire nettoyer les gradins à une prof de Potion, c'est dingue ! Et quoi, le professeur de vol, il est trop beau pour ramasser les détritus, c'est ça ? Franchement...

He ben mon vieux! Elle en avait du vocabulaire! N'empêche, elle aurait put trouver mieux comme insulte, non? Hahahaha! Moi, trop beau pour ramasser les détritus? Elle n'avais peut-être pas tort, après tout, je n'étais guère prétentieux, mais quitte à me regarder dans la glace, autant y passer plusieurs heures à s'admirer...
Je me levai donc pour aller la saluer, mais il faut l'avouer, un peu pour la narguer...Surtout pour la narguer! Je me dirigeai vers elle, quand soudain, elle se prit à nouveau les pieds dans son sac de toile. Elle n'était décidément vraiment pas douée! Un détail me frappa néanmoins...Elle était près du bord, bien trop près...C'était dangereux, trop dangereux... Elle perdait l'équilibre. Néanmoins, en un éclair, je fus près d'elle et tandis qu'elle pivotait, s'apprêtant à basculer dans le vide, je mis une main en arrière, soutenant son dos, et l'autre j'attrapai son poignet. Je la fis tourner et la ramenai tout contre moi. Je la maintenais désormais en équilibre, presque horizontalement au dessus des bancs des gradins, et j'étais penché au dessus d'elle. Quiconque serait passé par là aurait pu croire à un scène finale de Tango, mais il n'en était rien. Je venais de lui sauver la vie. Pauvre petit chat... J'étais tout près... Trop près. Je me plongeai dans l'abîme de ses yeux et m'y perdis durant une éternité. Je pouvais sentir son souffle sur mon visage et le contact de sa peau me donnait des frissons...

Prenant soudain conscience de notre inconfortable position, je me repris et murmurai:


- Le Professeur de vol est bien trop occupé. Et puis, lui, il n'est pas un pigeon...

Et je la lachai, la laissant retomber lourdement sur les gradins, telle une chiffe molle.
C'est dingue ce que cette fille me faisait rire!
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Emma Huntington
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MessageSujet: Re: Lorsqu'un jus de Citrouille périmé rencontre un Hypogriffe constipé... (PV Zakaël)   Lorsqu'un jus de Citrouille périmé rencontre un Hypogriffe constipé... (PV Zakaël) Icon_minitimeMar 7 Déc - 22:49


On dit que lorsqu'on était sur le point de mourir, tous nos souvenirs défilaient
devant nos yeux. Je m'étais toujours demandé, quant cela m'arrivait, quels passages de ma vie ma mémoire choisirait de me faire revivre durant mes dernières secondes en ce bas monde. J'avais vécu des choses, peut-être beaucoup pour certains, peut-être rien pour d'autres. J'avais pleuré, ris, j'avais aimé, haïs, j'avais vécu le déchirement d'une trahison et le trouble d'une passion. J'avais déçu, j'avais été admirée, j'avais pris des coups, mais comme la plupart des gens, j'avais réussis à me relever. J'étais encore jeune, certes, et j'avais mis un soin méticuleux à vivre le moment présent sans réellement faire attention à garder les souvenirs du passé, qui pourtant m'étaient plus précieux que jamais. J'avais été élevée dans la campagne Anglaise, là où la pluie ne semblait jamais s'arrêter de marteler une terre qui avait l'air d'en avoir vu d'autres. Septième fille de la famille, je m'étais également révélée la plus grande et la plus jolie. On croit toujours que notre condition de sorcier nous avantagerait par rapport aux misérables moldus qui vivent pourtant à deux maisons de nous, dans l'ignorance la plus totale. Mais en réalité, le monde des sorciers est beaucoup plus rude qu'on ne le croit. Si on a pas la chance de naître au bon endroit, ou d'avoir une chance inouïe, il n'y a que la misère qui nous acceuillera dans ses bras de givre. Mon petit minois m'emmena loin de la baraque de chaume que j'occupais avec ma famille, et me permis de faire des études, qui me révèleront un don particulier pour les potions. En réalité, j'étais même plus douée que toutes les personnes de mon école réunie. Ne croyez surtout pas que je me vente. J'étais nulle dans tout le reste. Peut-être mon talent était-il hériditaire ? Ma mère cuisinait merveilleusement bien et après tout, les potions ne sont pas plus compliquées qu'un ragoût quelconque...

Toujours était-il que j'en était arrivée là. Je n'avais pas vraiment de choses à regretter, pas vraiment de choses que l'on pouvait réellement envier. Ca aurait été tout de même bien dommage de m'arrêter en si bon chemin, moi qui avait toujours admirer les élèves qui pouvaient se permettre d'entrer à Poudlard, je faisais maintenant partie des professeurs.

Mais figurez-vous que je fus déçue. Aucuns flashbacks, aucuns souvenirs ne m'apparus tandis que je me sentais de plus en plus attirée par l'abîme gigantesque du vide, comme au ralentis. J'en attendais quand même un peu plus de la vie, et encore plus de la mort. C'est vrai, quoi, une vie ça dure relativement longtemps, tandis qu'une mort, cela n'arrive qu'une fois ! On a pas intêret à la rater ! Eh aujourd'hui, j'avais justement cette impression. Je passais à côté de ma mort.

Sauf que, étrangement, j'avais beau continuer à battre des bras, je ne ressentais plus cette impression de vide au niveau de l'estomac...
Tout d'un coup, une main, m'attrapa le poignet, tandis qu'une autre soulevait mon dos. Ah. La voîlà l'explication. La Grande Faucheuse faisait sûrement la grasse matinée, parce qu'elle n'avait apparement pas vu l'aubaine qui s'était momentanément présentée à elle. Enfin, ce n'était pas comme si cela me déplaisait vraiment.

J'eus le temps d'apercevoir que mon messie était bien de sexe masculin, et qu'il ressemblait assez au professeur de vol, avant qu'il ne me fasse pivoter dans un magnifique élan uniforme. Si je n'avais pas été à quelques centimètre du vide, j'aurais applaudis.

Je reprenais mon souffle, attendant patiemment que le jeune homme daigne enfin me reposer délicatement. Sauf que ce moment tardait à arriver. Je sentis mon dos craquer douloureusement, tandis que mes yeux commençaient à loucher devant la proximité inquiétante de mon bienfaiteur. Mais ce raprochement pas si fortuit, me permis de voir que ce dernier ne faisait pas que ressembler au professeur de vol. Mieux. Il était le professeur de vol. Je me mordis la joue, certaine qu'il n'avait pus rater mon monologue d'une rare élégance, lorsque je me dis, que, après tout, je n'avais rien dit de mal. Le Quidditch, c'était son domaine, je ne voyais pas pourquoi il ne pouvait pas bouger un peu sa gueule d'ange (il fallait dire ce qu'il en était, on ne cracherait pas dessus..). Je nettoyais bien ma salle de classe quant mes élèves la quittait, alors quoi ? Il avait des cors aux pieds ? Non, puisqu'il ne paraissait souffrir de nul part, et ne semblait pas vraiment pressé de me relacher. Durant un instant, je fus entièrement compatissante envers les actrices de films romantiques. Cette situation n'avait rien de langoureux, en tout cas, pas dans ma position, et je comprenais mal comment ce Casanova des airs pouvait bien me faire les yeux doux alors que je devais faire une grimace à effrayer les dieux. Enfin, il se redressa quelque peu, et je lus dans ses yeux que... J'allais passer un sale quart d'heure. Oui, j'avais cette faculté innée de savoir quant ça allait être ma fête et là, en l'occurence, ses yeux s'étaient teintés d'une lueur mesquine et sadique que je ne pouvais que craindre... Enfin, pas trop quand même.


  • Le Professeur de vol est bien trop occupé. Et puis, lui, il n'est pas un pigeon...


J'ouvris la bouche pour répliquer, mais cet espèce de gros balourd incapable me laissa tomber lourdement sur le plancher des gradins. Sans aucuns délicatesse. J'accusais le coup. Prenant le temps de remuer les fesses histoire de sentir combien de bleu allait m coûter cette petite joyeuseté, je me relevai péniblement en m'accrochant au bout de la veste de ce cher... Comment, encore, le professeur de vol ? Je n'avais pas cru bon de retenir son nom, son bureau étant si éloigné du mieux.Zakaël quelque chose... un nom de couleur ? Non, ça ne s'écrivait pas exactement pareil... Whyte, j'y étais. Je pouvais déjà mettre un nom sur ce prétentieux, rien n'était perdu. J'époussetai lentement mon manteau d'un air outragé, me préparant mentalement à devoir enchaîner phrases et mots sans valeurs mais qui pourtant lui permettra de me juger, sans aucuns compromis possibles... Monde cruel.

  • Il est clair que vous seriez plutôt du genre autruche. Lourd, et les pied plus grand que le cerveau.


J'avais dis cette phrase d'un tont légé, sans vraiment y pensé. Je n'avais rien contre les autruches et je me sentais un peu coupable de les insulter de la sorte. Mais bon, à la guerre come à la guerre. Je repris mon sac de toile d'un geste vif, et fis voler une canette de jus de citrouille jusque dans celui-ci, tout en poursuivant :

  • Au fait, merci. Je me sens si honorée que vous ayez pris un peu de temps sur votre agenda surchargé pour m'empêcher de m'écraser au sol.


J'arrêtai pendant quelques secondes ma besogne, et posai mon index sur mon menton, d'un air prodigieusement inspiré.

  • -A moins que ce ne soit par crainte de me voir taché vos gradin de sang ?


Dernière édition par Emma Huntington le Lun 10 Jan - 19:40, édité 1 fois
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Zakaël Whyte
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MessageSujet: Re: Lorsqu'un jus de Citrouille périmé rencontre un Hypogriffe constipé... (PV Zakaël)   Lorsqu'un jus de Citrouille périmé rencontre un Hypogriffe constipé... (PV Zakaël) Icon_minitimeSam 8 Jan - 17:28

Il parait que les souvenirs dont on se rappelle le mieux ne sont pas les plus beaux, mais les pires.

Melle Huntington était une jeune fille, non pas que je ne la considérais pas comme une femme mais si vous l'aviez sous les yeux, vous penseriez pareil que moi, au visage jeune et doux, et à l'air sensible. Néanmoins, je savais qu'elle ne représentait pas exactement ce qu'elle était réellement. Et pour preuve, j'avais à maintes et maintes fois eu vent de son aspect léger. Et je ne doutais nullement du fait que cet adjectif s'appliquait autant à son caractère qu'à son physique.
Je n'étais pas une personne arrêtée sur les rumeurs et les préjugés que les autres faisaient circuler sur telle ou telle personne. Mais... Emma Huntington, je ne pouvais que confirmer ce qui se disait sur cette fille idiote et mégère. "Vous savez, Melle Huntington, la Professeur de Potion, l'autre jour je l'ai vue s'étaler dans les escaliers comme une crêpe.", "Vous ne la trouvez pas un peu idiote?", "Elle ne réfléchit pas beaucoup celle-là...". Tant de choses se disaient sur elle, pas vraiment méchante, juste des remarques par ci, par là, qui faisaient en sorte que l'on déduise d'elle qu'elle était un peu... bête? Maladroite? naïve? Pourtant, ce n'est pas ce qui me dérangeait chez elle...Cette femelle faisait resurgir en moi un sentiment de lourde déception qui remontait de mon passé.

A l'époque, on était tous les deux à Poudlard, elle à Griffondor, et moi à Serdaigle. Je devais avoir environ 13ans, lorsque cette satanée Huntington a mis un pied dans ma vie, pour ne jamais plus en ressortir. Et même si physiquement elle n'était plus là à me tourner autour comme une vulgaire mouche, parmi toutes les autres, mentalement elle fut la seule à m'avoir marqué. Je ne pouvais que ressentir sa présence lourde et accablante tous les matins où je me levais... Tout ça à cause de...

- Il est clair que vous seriez plutôt du genre autruche. Lourd, et les pied plus grand que le cerveau.

J'étais prêt à parier à coup sûr qu'elle ne m'avais pas reconnu... Après tout, on parlait de Emma Huntington, la fille à la mémoire identique à celle d'un poisson rouge. Elle avait le même âge que moi lorsque l'incident s'était produit, et par conséquent nous avons le même âge aujourd'hui encore. Fait tout à fait normal, le contraire aurait relevé du surnaturel. Toujours est-il que le fait étrange réside dans le fait qu'elle ne m'ait pas du tout, mal alors là pas du tout reconnu, alors que son visage m'a toute de suite apparu comme une malédiction, je l'aurais reconnu entre mille. Elle n'avait pas changé, toujours avec ses longs cheveux bruns et son petit air niais... Sur le coup, j'avais eu une envie terrible de l'étrangler et de lui sommer de s'expliquer après dix ans passés à bousiller ma vie et à l'assombrir d'une défaite lourde de frustrations. Oui, c'était le mot. Emma Huntington était la seule à avoir réussi jusqu'ici à provoquer en moi une sensation de frustration extrême.
Et aujourd'hui encore, alors que cet incident avait complètement disparu de ma vie, elle resurgissait sûrement pour me rappeler à quel point elle avait réussi à me vaincre par le passé...


Néanmoins, j'avais toujours apprécié en elle ce sens de la répartie, elle ne se laissait pas marcher sur les pieds et savait montrer les dents lorsqu'il le fallait. Et même si j'avais une adversaire de taille, je ne comptais pas la laisser l'emporter une fois de plus.
Elle se releva non sans peine, s'accrochant au passage au pan de ma veste. En vérité, je l'aurais bien laissée tomber dans le vide, cela m'aurait éviter d'avoir à la supporter encore et encore dansant dans mon dos, mais cela n'aurait pas été jouer franc-jeux. Et puis, avant de mourir, elle me devait des explications. Je lui assénai donc le regard le plus noir et le plus équivoque que je n'avais jamais offert. D'un côté, j'avais de l'avance sur elle. Je savais qui elle était, mais elle ne savait pas que j'étais ce garçon d'autrefois à qui elle avait fait...


- Au fait, merci. Je me sens si honorée que vous ayez pris un peu de temps sur votre agenda surchargé pour m'empêcher de m'écraser au sol.

Je grognai intérieurement. Une fois de plus elle m'avait interrompue dans mes pensées et dans mes plans de vengeance. Décidément, à croire qu'elle le faisait exprès. Quoique, avec son esprit niais, j'en doutais fort.

-Allons, ne me remerciez pas, Melle Huntington, ne me remerciez pas aussi vite, terminai-je dans un murmure.

Elle posa son index sur son menton, prenant une position de jeune fille innocente. Elle était peut-être naïve, mais innocente, ça restait à prouver.


-A moins que ce ne soit par crainte de me voir taché vos gradin de sang ?


Un sourire assombrit mon visage. Chose étrange puisqu'un sourire est censé provoqué l'effet inverse.
Je balayai d'un revers de la main le vent, comme pour chasser des idées idiotes.


-Melle Huntington, grinçai-je en insistant bien sur le "Melle",
vos remarques ont sur moi un effet infructueux. Néanmoins votre présence m'agace particulièrement.

Je me laissai tomber sur le banc où je l'avais si délicatement déposée et me plongeai totalement dans la vue admirable que m'offrait le terrain qui avait tant ravie mon enfance à Poudlard. Le couché de soleil dans le fond, caressant le vert de la plaine qui s'étendait à l'horizon de l'imaginable... Rien n'aurait pu gâcher ce moment. Rien, à part Huntington. Et il fallait qu'elle soit là, à ce moment. J'avais passé le début de l'année à l'éviter et puis au moment, et à l'endroit où je me sentais le plus en sécurité, elle venait tout gâcher. Nan mais c'toi l'autruche ouais!

Je me retournai vers elle, les mains dans les poches, pour lui témoigner de l'agacement que je lui portais.

*Si vous disparaissiez pour toujours, hors du contexte spatio-temporel, je pense que je ne pourrais être plus comblé.*

-Melle Huntington, connaissez-vous la personne qui siège à votre droite?

*Oui, c'est moi, le jeune garçon que vous autrefois blessé dans son sa propre estime de lui même...*
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Emma Huntington
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MessageSujet: Re: Lorsqu'un jus de Citrouille périmé rencontre un Hypogriffe constipé... (PV Zakaël)   Lorsqu'un jus de Citrouille périmé rencontre un Hypogriffe constipé... (PV Zakaël) Icon_minitimeDim 30 Jan - 14:43


  • Allons, ne me remerciez pas, Melle Huntington, ne me remerciez pas aussi vite..

Ce cher professeur de vol avait dis cela dans un murmure, comme s'il venait de passé un mystérieux pacte qui ne concernait que lui. D'ailleurs, il semblait perdu dans ses pensées, et n'avait même pas réagit à ma tirade qui n'était pourtant pas des plus sympathiques. J'étais déçue. Une petite joute verbale pour me mettre en forme ne m'aurait pas déplue, finalement. Mais je ne pensais pas réellement que mon collègue ne m'avait pas répondu par manque de vocabulaire, je le soupçonnait au contraire d'être un terrible adversaire. Non, il semblait tout simplement ailleurs. Où ? La ,plupart du temps, lorsqu'un adulte est plongé dans ses pensées, c'est qu'il ressassait de sombres souvenirs. Quelle tristesse. Un enfant, ou même un adolescent s'imaginait milles aventures, milles escapades et laissait courire leur esprit libre et ouvert dans des contrées trop lointaines pour nous, adultes. Mais j'espérais être toujours capable de rêver... Souvent, on me croyait naïve et ingénue, comme si je n'avais aucunes idées du monde et de ses dangers. Je connais la monstruosité du monde, mais faire semblant de ne pas la voir et faire "comme si" est tellement plus facile...

Quoiqu'il en soit, le professeur me paraissait de plus en plus bizarre. Oui, il avait un drôle d'air épinglé au visage. Le genre de mimique qui vous criait : cours, idiote ou je te découpe en si fins carrés que je te boufferai en accompagnement avec ma salade ! Et je n'avais pas si tord, finalement. Un sinistre rictus, qui pouvait peut-être s'apparenter à un sourire avec énormément d'imagination, rendit son visage encore plus menaçant. Oups. Peut-être l'avais-je vexé ? Bien que cela soit le cadet de mes soucis, il avait quand même l'air de m'en vouloir... Beaucoup.

  • Melle Huntington, dit-il en insistant fortement sur le titre, vos remarques ont sur moi un effet infructueux. Néanmoins votre présence m'agace particulièrement.

Ah ! C'est bien ce que je me disais. Il y avait anguille sous roche, et pas des moindres. Je l'avais insulté d'autruche, d'accord, mais il n'y avait pas de quoi fouetter un hiboux. Il y avait quelque chose de plus, quelque chose qui fuyait ma mémoire avec plus d'insistance qu'un chaporouge assoiffé de sang.
Je ne savais que répondre. J'avais toujours préféré oublier, oublier pour ne pas pleurer les choses perdues, les choses gâchées. Les choses que j'aurais du faire, que j'aurais du oser, là, à ce moment précis. Ce que j'aurais du dire, avouer. Toutes ces choses que je regrettais, mais que je ne pourrai jamais changer. Toutes ces choses que l'ont m'avianet faites... Je ne m'en rapellaient plus. J'avais oublié mes jeunes années, mes sourires, mes pleurs, mes peines.. N'étant pas capable de choisir de garder tel ou tel souvenir, j'avais préféré tout effacer, et encore aujourd'hui, je m'y appliquais avec grand soin...

J'avais donc la désagréable impression de passer à côté d'un truc aussi gros qu'un cul de pachyderme. Je sentais bien qu'un détail m'échappait, un détail que pourtant, possédait mon cher ami face à moi. Je l'observais, tentant de percer à jour l'ombre de son regard et le plis de son sourire. Il y avait comme une mélancolie qui lui pesait sur ses épaules, mais je ne voyais pourquoi il me prenait comme bouc émissaire... D'accord, j'étais souvent passée pour la bonne poire de service, mais il fallait pas pousser Merlin dans le ravin...

Soudain, Zakaël se laissa tombé lourdement sur le banc des gradins. J'hésitait à le rejoindre. Il avait soudain l'air fatigué, et triste, et les mèches qui cachaient ses yeux ne m'empêchaient pas d'imaginer son regard vagabonder sur les courbes du paysages magnifiques qui s'étalait face à nous. J'allais m'avancer et m'asseoir à ses cotés, lorsque ce dernier ce tourna vers moi. Les mains dans les poches, comme si rien n'avait d'importance, comme si une apparence aussi nonchalente ne signifiait rien de plus que l'ennui. On ne cache jamais bien longtemps ses faiblesses. On croit que les autres passent à côté, qu'ils ne voient rien, mais en réalité, on fait juste semblant, par politesse, de ne pas surprendre un regard triste, de ne pas intercepter des yeux qui s'échappe dans le vide, revivant je ne sais quel souvenir au méandres troublés.

J'avais envie de lui dire de laisser tomber son masque, d'en finir avec les apprences trompeuses. Car merde, c'est bien à cause de ces foutues tromperies que les malentendus se forment. Soyons honnêtes, au moins une fois dans nos vies. Laissons apparaître sur nos visages les véritables émotions qui troublent nos âmes et libérons nos esprits des mots qui tuent les amitiés et enterrent les amours... M'entends-tu ?

Mais comment pourrait-il m'entendre ou même comprendre lorsque moi-même j'installai sur mon visage un masque d'indifférence... J'ignorais pourquoi, mais j'avais l'impression que quelque chose était entrain de se jouer. Son regard qui me replongeait étrangement dans mes tendres années, et un doute, qui commençait à s'infiltrer dans mon esprit, et brisait mon voile de dédain...
Je m'approchai de lui, et m'assis à ses côtés.


  • Melle Huntington, connaissez-vous la personne qui siège à votre droite?


Je plongeai mes yeux clairs aux tonts changeants dans les siens, bleu comme le ciel dans lequel il se perdait. Je cherchais, mais j'avais de trop nombreuses fois enterrer mes souvenirs pour les délier avec autat d'aisance.

  • Zakaël Whyte, professeur de vol, mais...


Mes yeux fouillaient son visage, mais le doute y était affiché sans aucun compromis. Si je l'avais effacé avec autant de soin, c'est qu'il avait du m'en faire baver...

  • Qui es-tu ?
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Zakaël Whyte
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MessageSujet: Re: Lorsqu'un jus de Citrouille périmé rencontre un Hypogriffe constipé... (PV Zakaël)   Lorsqu'un jus de Citrouille périmé rencontre un Hypogriffe constipé... (PV Zakaël) Icon_minitimeMar 3 Mai - 2:19

Ne vous êtes-vous jamais figuré que la couleur du ciel n'était pas que bleue? Lorsqu'un enfant dessine le ciel, il y applique le bleu le plus doux qu'il puisse exister. Aussi doux et apaisant que les mots de la mère prononcés à voix basse pour calmer les pleurs de l'enfant. Avez-vous déjà rencontré un enfant qui dessinait un ciel orange, ou rouge, ou même noir? Non, bien sur. Car dans son esprit, le ciel n'est que bleu, et la vie n'est que rose. Un enfant a la chance de ne pas voir les soucis du monde, il n'a pas accès à la dure réalité de la vie, car il continue de rêver. Son mental garde cette protection qu'on appelle la porte des rêves, il s'y réfugie lorsque son coeur ne sait plus comment battre convenablement. Quelque part, l'enfant marche sur un fil de rasoir, et lorsqu'il en tombera, c'est qu'il sera enfin devenu adulte. En devenant adulte, il perd la clé de la porte des songes. Il n'a donc nulle part ailleurs où se réfugier.
S'offrent alors à ce pauvre être désarmé d'autres possibilités d'apaiser ses malaises. Les abonnés appellent ça la formule "all inclusive des trois meilleurs potes". "Sex, Drogue, Alcool". Pourquoi pas, après tout. Soyons fous et vivons d'amour et d'eau fraiche, n'est-ce pas?

Oh, j'avais essayé de me noyer dans l'alcool, de me shooter jusqu'à pénurie de fournitures, de sauter sur tout ce qui pouvait m'exciter... Rien à faire. Comment oublier cette partie de ma vie? Vous savez, c'est comme quand une mouche s'enlise dans la merde... personne ne pourra l'en sortir. Et elle aura beau se débattre, même si un jour, elle arrive à s'en extirper, elle aura toujours cette trace de merde sur elle... C'était exactement ça. Oui, ladies & gentlemen, je n'arrivais pas à tirer un trait sur cet épisode horrible de ma vie de jeune garçon. Aller de l'avant, c'était quelque chose que je faisais toujours. J'avais appris à ne pas trop me soucier des autres, s'ils avaient le malheur de me faire chier, je les laissais sur le bas côté de la route, et je traçais mon chemin. Grand bien leur fasse. Mais là... Non, décidément, je n'y arrivais pas. Blessé dans ma propre fierté, moi qui me croyais invincible, impénétrable... Et d'autant plus par une personne comme Emma Huntington. Non, mais regardez-là, avec ses longues jambes, ses longs cheveux bruns, ses grands yeux clairs, et son air tantôt niais, tantôt effronté. Imaginez qu'elle ait été la première à avoir réalisé l'exploit de blesser le grand Zakaël Whyte dans sa propre estime de lui-même. Rien n'est pire pour un enfant que de se rabaisser sois-même. C'est une expérience douloureuse et qui marque à vie. Voilà pourquoi il m'était donc impossible de me détacher de ce sentiment de frustration total. Et cela ne faisait que s'amplifier lorsque je rencontrais l'élément déclencheur de tout ce chahut-bahut. J'avais longtemps essayé de masquer ce visage à la fois déçu, furibond, incompréhensif et assoiffé de vengeance, mais j'avais la nette impression que cette fois-ci, nous réglerions peut-être enfin nos différents.
Ou les réglerais-je moi-même puisqu'elle n'avait pas réellement l'air de se souvenir de moi.


- Zakaël Whyte, professeur de vol, mais...


En effet. Pour elle, je n'étais que le professeur de vol de Poudlard, ainsi que le directeur de Serdaigle. Comment avait-elle pu oublier le visage de l'enfant qu'elle avait traumatisé à vie? Enfin! Avait-elle déjà oublié que plus jeunes, nous avions été ensemble dans cette même école regroupant des enfants sorciers venus de partout? Même âge, même année, maisons différentes, donc cours en communs. Et puis, elle était celle qui m'avait approchée en première. Je dois l'avouer, il n'était pas très facile de me parler à l'époque, ce n'est pas pour me vanter, mais j'étais souvent entouré de beaucoup de monde. Mes amis étaient populaires, j'étais populaire, bref, je n'étais jamais seul. Néanmoins, elle était venue me trouver. Et me retrouver. Et me reretrouver. Bref, ce n'était pas comme si nous étions inconnus. Et je voyais bien à sa tête qu'elle avait l'impression d'avoir loupé tout un épisode où elle était pourtant la personnage principale. Allons allons, miss Huntington, je sais bien que vous étiez réputée pour avoir une mémoire d'enfer, mais au point d'oublier tout un passage de votre jeunesse, c'était faire fort. Bon, au final, elle n'avait peut-être pas été marquée autant que moi cette année-là, mais il fallait dire que tout était parti d'elle.


- Evidemment que je suis professeur de vol, soupirai-je. Allons Miss Huntington, mon visage ne vous rappelle-t-il donc réellement rien? Cherchez plus loin, vous trouvez sûrement.

Elle planta son regard dans le mien, fouillant les méandres silencieux et les courbures gracieuses de mes cils, allant à mes iris, bleutés d'une lueur argentée... Il me semblait que ne pas savoir la frustrait aussi quelque peu. Que quelque part, elle savait, mais qu'elle avait oublié. Volontairement, involontairement? Je ne savais pas. En tout cas, je savais qu'elle ne savait pas. Sinon, elle en aurait profiter pour me mettre sous-terre. Mais voilà, je savais, et elle pas. Cela ne me plaisait pas tant que ça d'ailleurs de me rappeler, peut-être que j'aurais voulu être à sa place et pouvoir oublier...

- Qui es-tu ?

Voilà donc la question que je redoutais tant. Qui étais-je? Elle ne s'en rappelait donc réellement pas. Pourtant, tout portait à croire qu'elle avait su un jour, et que les souvenirs ne tarderaient pas à refaire surface. elle avait changé de ton, et s'était mise à me tutoyer, elle avait donc conscience que l'on se connaissait, que l'on s'était connu plus tôt.
Devais-je lui dire? Devais-je la laisser deviner? Je ne savais que faire! J'avais pourtant préparé ce jour où je me vengerai enfin d'elle avec tant d'attention, et maintenant que ce jour était arrivé, c'était comme si tous mes plans s'étaient envolés, avec mon seul espoir de me venger un jour. Maudite Emma Huntington et l'effet qu'elle me faisait toujours, et encore. Finalement, je savais qu'elle savait. Donc, forcément, elle l'avait oublié volontairement. Pourquoi? c'était à elle de me le dire... Et là, je n'avais qu'une seule envie, la secouer de toute mes forces pour lui faire cracher le morceau. Mais je devais me contenir. Ses souvenirs n'allaient pas tarder à revenir, j'en avais le net pressentiment.


- Si je vous dis, Poudlard, lorsque nous étions en fin de notre 3e année, début 4e... Cela vous revient-il?

Oui Miss Huntington, j'étais le garçon à qui vous vous étiez déclarée, que vous aviez suivi et harcelé jusqu'à la fin de l'année pour qu'il accepte de sortir avec vous. Je m'en rappelle comme si c'était hier encore, vous me suiviez à travers les couloirs, me filant tel Edgard, courant et bondissant comme un chat chaque fois que je tournais un couloir... Je vous avais fui longtemps miss Emma. A vrai dire, vous me faisiez quelque peu peur. Et puis lorsque enfin, j'ai appris à vous connaître un petit peu mieux, lorsque enfin, moi qui n'avais qu'à claquer des doigts pour avoir toutes les filles à mes pieds, je m'étais réellement attaché à une fille par son caractère... Lorsque enfin j'avais décidé de vous accorder une chance en acceptant votre demande à notre rentrée en 4e, proposition que j'avais ressassée durant toutes mes vacances, vous m'aviez déjà oublié.
A vrai dire, j'avais plus l'impression que vous m'aviez plus ignoré qu'autre chose. Mais une chose était sûre, mon nom, vous l'aviez réellement oublié. On oublie pas Zakaël Whyte, jamais.
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MessageSujet: Re: Lorsqu'un jus de Citrouille périmé rencontre un Hypogriffe constipé... (PV Zakaël)   Lorsqu'un jus de Citrouille périmé rencontre un Hypogriffe constipé... (PV Zakaël) Icon_minitimeMar 31 Jan - 20:49

- Evidemment que je suis professeur de vol.

Oui, et bien, je trouvais cela déjà très bien que j'ai réussi à m'en souvenir. J'avais déjà remarqué ce fait : on en demandait toujours trop ! On donne le pouce, on vous dévore l'avant bras ! Ce n'était tout de même pas ma faute si excepté mes recettes et ingrédients de potions, je ne retenais rien. De toute façon, puisque c'était d'une telle évidence, pourquoi me posait-il la question ?

- Allons Miss Huntington, mon visage ne vous rappelle-t-il donc réellement rien? Cherchez plus loin, vous trouvez sûrement.

Il m'intriguait, et même si la couleur et la forme de ses yeux me rappellaient vaguement quelque chose de très ancien, je ne parvenais pas à mettre la baguette dessus. De plus, son visage ne m'étais pas indifférent, dans ce même contexte... L'aurais-je connu ici...

- Si je vous dis, Poudlard, lorsque nous étions en fin de notre 3e année, début 4e... Cela vous revient-il?


Un flash traversa ma mémoire en même temps qu'il finissait sa phrase. Ses yeux, ses yeux bleu me ramenèrent des années en arrière, lorsque j'étais étudiante à Poudlard. Je devais être en troisième année, lorsque je commençai à parler à Zakaël Whyte. Il ne s'en souvenait sûrement pas, mais il m'avait aidé, une fois que j'étais encore tombée dans un couloir. Là où tout le monde ne voyait qu'un gamin un peu prétentieux, j'avais vu quelque chose de plus derrière son joli minois. En étais-je tombée amoureuse ?

Aujourd'hui, j'étais encore incapable de donner une réponse. Qui pouvait réellement se considérer comme amoureux, sans failles, sans complots ? Il y a toujours plus amoureux, plus heureux, quelque part. Et j'étais si jeune. D'ailleurs, il ne m'avait jamais vraiment porté attention, s'agaçant même de mes essais infructueux pour m'approcher de lui. Derrière mes sourires qui restaient présents et toujours aussi sincères, je sentis mon petit coeur d'adolescente en devenir fondre lentement.

Je m'étais mise en tête qu'il ne m'aimait pas. Tantot il me souriait, tantot son regard était polaire. Je ne savais plus que faire pour qu'il comprenne, pour qu'il arrête de me repousser et de me faire espérer.

Finalemment, j'avais décidé que les vacances me permettraient de prendre un nouveau départ, et d'arrêter, comme je le pensais, de l'ennuyer, puisque je ne l'interessais pas plus que ça... J'avais aussi une fierté ! Et comme il ne fallait pas me le répéter deux fois, j'avais oublié. Ou en tout cas, fais semblant.

Et me voilà, presque dix ans plus tard... Quelle étrange situation. Je le regardai quelques secondes, voir quelques minutes, yeux écraquillés et bouche
entrouverte. Mode poisson hors de l'eau : ON. Je finis enfin par fermé la bouche, et avalai ma salive.


- Je me souviens.


Je n'osais pas le regarder dans les yeux.

- Et tout ça pour quoi ? Tu comptes encore te moquer de moi ?

Je me relevai des gradins, osant enfin le regarder en face. Que me reprochait-il encore ?
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